Autour de la ruche
Torben Schiffer, une autre apiculture
Samedi 23 novembre, nous nous sommes rendus à l’Institut agricole de Grangeneuve pour écouter Torben Schiffer où ont participé plus de deux cents personnes.
Autour de la ruche
Samedi 23 novembre, nous nous sommes rendus à l’Institut agricole de Grangeneuve pour écouter Torben Schiffer où ont participé plus de deux cents personnes.
Le biologiste allemand jette une pierre dans la mare devant le parterre d’apiculteurs : “en voulant faire le bien, vous tuez vos abeilles”. L’apiculture traditionnelle productiviste est un élevage intensif qui n’aurait qu’un seul objectif, augmenter la production de miel et ceci au détriment de la santé de nos abeilles. A commencer par leur logement : la ruche. Cet habitat trop grand, impossible à chauffer et dont la forme a été conçue pour faciliter les manipulations des apiculteurs avant tout. Puis les traitements anti-varroas, qui rendraient l’orientation des abeilles difficile. S’ensuit les récoltes de miel qui créeraient une situation de stress pour les abeilles. Elles devraient redoubler d’efforts pour combler leurs réserves au détriment d’autres activités inhérentes à la vie de la colonie (comme par exemple leur toilettage pour éviter le développement de maladies). Monsieur Schiffer nous avait pourtant prévenu qu’il ne venait pas pour nous faire la morale...
À ce moment précis la moitié de l’assemblée interloquée était sur le point d’arrêter l’apiculture tant le tableau était noir. L’autre moitié, furieuse, se demandait ce que cet hurluberlu, oiseau de mauvaise augure, faisait dans cette salle de gens formés à l’apiculture et à ses bienfaits. Il a ensuite parlé de ses études en cours sur les colonies d’abeilles “sauvages” qui vivent dans les creux d’arbres et que beaucoup pensent disparues, leurs habitudes quelque peu différentes de leurs congénères domestiques, leur résistance aux varroas grâce à leurs longues séances de toilettage aidées par le pseudoscorpion (sorte de petite araignée qui vit en symbiose dans une colonie d’abeilles) qui raffole de cet acarien. Nous sommes sortis de cette conférence un peu bouleversés, essayant d’analyser quelles actions nous pourrions encore améliorer pour le bienfait de nos abeilles. Toute détention d’animaux est sans doute critiquable car pas naturelle, néanmoins l’être humain et l’abeille se côtoient depuis des milliers d’années et cette aventure est loin d’être terminée si nous osons nous remettre en question et faire évoluer nos pratiques.